Le jo

2004-07-02

 

Technique du bâton court (Jo, 1m28) inventée au XVIIe siècle par Muso Gonnosuke. Trouvant que le bâton long (Bo) n’était pas adapté pour vaincre un adversaire armé du sabre, il élabora une technique différente. La légende raconte qu’il put ainsi vaincre Miyamoto Musashi, infligeant à ce dernier la seule défaite de sa vie. Il créa alors l’école Shindo Muso-ryu. Le Jo-jutsu ne vise pas à tuer l’adversaire, mais seulement à le mettre hors d’état de nuire. La technique du Jo-jutsu fut portée à son maximum d’efficacité par le Shindo Muso-ryu, qui enseignait 64 mouvements de base. L’école du Katori Shinto-ryu enseigne quant à elle douze techniques de maniement du Jo. Ces douze mouvements de base furent codifiés en 1955 et le Jo-jutsu devint alors le Jodo, « la Voie du bâton court ». Dans l’entraînement comme dans les combats, les combattants, vêtus d’un Hakama et d’un Haori, ne portent aucune protection. Le pratiquant de cet art se nomme Shijo. La police japonaise fait un grand usage du bâton court contre les manifestants.

Tout comme le Bokken et le Tanto, le Jo (bâton) est un outil pédagogique permettant d’appréhender les notions de distance et de placement. Il se pratique dans le cadre de l’Aïki-jo, soit individuellement sous forme d’enchaînements simples (kata) regroupant différentes manipulations de base du bâton et permettant d’exercer son habileté gestuelle, soit avec un ou des partenaires dans des phases de simulation de combat (kumi-jo). Le bâton peut également être utilisé comme arme contre un partenaire à mains nues (jo-nage) ou au contraire comme moyen d’esquive sur une attaque à mains nues (jo-dori).

C’est une arme simple, primitive. Sa manipulation est liée à sa structure: un corps cylindrique et deux extrémités. Elle est apparentée à celle du Yari (lance) et du Naginata (fauchard). On trouve donc des mouvements d’estoc (piquer avec la pointe de la lance), de grands mouvements circulaires de taille (couper avec la lame du fauchard), des frappes, des fauchages et des blocages avec la hampe de l’arme.

Une autre particularité du Jo est sa parfaite symétrie. Sa section est circulaire: il n’est donc pas nécessaire de l’orienter pour frapper, contrairement à une coupe avec une lame qui doit avoir un angle d’attaque très précis. Ses deux extrémités sont équivalentes: une simple bascule de 180° permet d’avoir la même efficacité dans un coup d’estoc (tsuki).

Enfin de cette symétrie émerge le principal intérêt de l’Aïki-jo: le placement des mains qui glissent continuellement sur la longueur du bâton en parfaite opposition et complémentarité pour pousser ou faire tourner l’arme. Cette pratique développe la coordination et le centrage de la gestuelle propre à l’Aïkido, origine d’une véritable efficacité.